mardi 14 février 2017

Le cri d'appel

14/02/2017

Le cri d'appel


C'était il y a 10 mois, tu étais venu nous voir un dimanche après-midi. Nous profitions du printemps clément pour passer un moment avec toi dans le jardin. Alors que je marchais dans l'enclos de la tortue pour une raison sans importance, tu poussa un cris qui ressemblait à quelque chose comme « MIMI 'TENTION ! », suivie du mot tortue, le tout répété plusieurs fois. Tu es arrivé en courant près de l'enclos et tu semblais réellement inquiet que je m'y trouve (ce qui n'a rien d'étonnant lorsque l'on connaît le potentiel d'agressivité de ce casque allemand qui nous sert de tortue...) Voilà comment s'est passée la première fois que tu m'a appelé.

Cela faisait déjà quelques semaines que tu prononçais des mots compréhensibles, mais les mois qui suivirent furent marqués d'une réelle progression avec des phrases telles que « qu'est ce que tu fais toi ? » « c'est quoi ça ? » ou encore « il a peur le chat ». L'une des plus belles que tu nous ais sorti jusqu'ici date sans aucun doute des dernières fêtes de fin d'année (2016/2017), avec ce magnifique « Bah Papy, qu'est-ce que tu fais dehors ? Mais t'es en chaussons Papy ! » lorsque notre grand-père est allé te dire au revoir dans la rue alors que tu allais retourner chez toi.
Comme tu le vois, ton vocabulaire est déjà bien fourni, tu sais très bien comment nous appeler, tu connais un grand nombre d’animaux et d'objets au point que ça en est impressionnant.

À part ça tu n'as plus peur de moi (cf texte de l'an passé), surtout depuis que nous avons passé une ou deux heures à jouer rien que tous les deux. D'ailleurs je me souviens de m'être caché derrière le bassin pendant que je t'observait en train de me chercher. C'est à ce moment là que tu m'as vraiment et distinctement appelé « Jeremy !», et je n'ai pas boudé mon plaisir ! Tu me collais tout le temps, et tu cherchais souvent à me prendre la main ou à venir dans mes bras lorsque quelque chose n'allait pas. C'est aussi ce jour là que je t'ai aidé à mettre mon vieux jouet sac à dos et que tu as dit « je vais à l'école »... décidément, quelle motivation à 18 mois :) Même si tu n'as plus peur de moi, tu restes assez distant et tu ne viens me voir que lorsque tu souhaites quelque chose de précis.

En effet, comme tout enfant, tu as constamment envie de changer d'activité, de courir partout (mais pas trop) et tu veux toucher tout ce que tu vois. Cependant, tu sais garder ton calme et être doux avec les chats, qui en retour, te tolèrent de plus en plus (chose remarquable malgré leurs différents caractères...). Ainsi tu peux les caresser, voir les papouiller, et tu aimes ça. En parlant de chat, tu as vu Petit Gris 3 jours avant qu'il ne meurt, et tu lui a même dit « ah non minou ! » alors qu'il voulait aller dehors. Je me demande si tu te rappelles de lui (et des autres) lorsque tu lis ce texte...

Bref, cette année fut riche en évolution pour toi, et nous regrettons toujours de ne pas te voir plus souvent... Le côté positif c'est qu'à chaque fois qu'on te voit tu as encore changé, du coup nous ne sommes jamais lassés de te voir :)
Au vu de tes capacités motrices et à la vitesse à laquelle du grandis, j'ai bon espoir de pouvoir bientôt faire du vélo avec toi, même si pour cela tu dois avoir une ou deux roues de plus quoi moi ^^
J'espère juste une chose, c'est que les différentes maladies te laisseront tranquille cette année !

Joyeux troisième anniversaire Petit,

Signé « mimi » alias Jeremy, ton cousin relou :)

samedi 30 avril 2016

Un pti'gris est parti

Aujourd'hui mon chat est mort, il venait d'avoir 13 ans.
Ce n'est pas une surprise, je m'y attendais, mais la tristesse est néanmoins présente.

Cela faisait environ deux mois que son comportement était étrange, pour ne pas dire radicalement différent et donc inquiétant. Il a commencé à passer ses journées dans des endroits inhabituels. Puis il se cachait, comme si il cherchait à s'isoler des autres ou a garder de la chaleur. Il en faisait de plus en plus à sa tête, comme si il nous disait « je suis vieux, alors j'en ai rien à faire de ce que vous me dites, laissez moi tranquille ». Depuis 3 semaines, tout s'est accéléré, tout s'est aggravé. Alors qu'il avait jusque ici l'habitude de côtoyer les autres chats, ses « neveux », il a décidé de passer ses journées seul, dans la cuisine, et d'y dormir. Pourtant, il y fait plutôt froid, ce n'était donc pas le meilleur endroit pour qu'il se sente bien... Outre ce paradoxe, il mangeait de moins en moins, et « pleurait » de plus en plus, comme si il avait faim. Ou peut-être avait-il mal quelque part ? On ne l'a jamais su. Certes il était malade, entre ses articulations et ses reins, ça n'était déjà plus la grande forme. Il était devenu très difficile au niveau nourriture, au point de refuser quasiment tout, de ne vouloir que des aliments qui lui étaient interdits pour raison de santé, et de ne plus en vouloir au repas suivant. Tout recroquevillé qu'il était, en position du sphinx, ou bien debout au dessus de sa gamelle, ses pleurs devenaient constants ces derniers temps.
Au final, le voir dépérir au fil des semaines m'a préparé à ce qui était inévitable. J'ai alors pu le prendre quelques fois dans mes bras, ressentir sa perte de poids...et donc sa fragilité à lui qui était encore un « pacha » bien enrobé il y a quelques mois. Il n'aura jamais cessé d'être réceptif aux caresses, ni d'être affectif, soit en se frottant, soit en nous tournant autour des jambes. Lorsque j'ai appris, en ce milieu d'après-midi, qu'il allait être emmené chez le vétérinaire, j'ai alors su que c'était la fin et que je ne le reverrais jamais plu. Ainsi, mon dernier contact, mon dernier souvenir de lui restera positif, puisque lorsque pour lui dire bonjour j'ai approché ma main, point fermé, de sa tête, il l'a accueilli d'un léger coup de tête, comme il le faisait pour montrer qu'il était réceptif au geste, alors qu'il aurait très bien pu se recroqueviller au ras du sol comme il le faisait les mauvais jours.

Même si ce n'était pas vraiment mon chat, dans le sens où il n'était pas à moi, il appartenait à ma famille depuis tout bébé.
J'avais 10 ans lorsqu'il est arrivé, j'en ai désormais 23, je l'ai donc connu pendant plus de la moitié de ma vie. Je n'ai pas grandi avec lui, mais j'ai passé du temps avec lui, et il fera à jamais parti de mes souvenirs et de ma vie.
Tout droit venu d'un petit village normand, en avril 2003, cette petite boule grise, aux yeux verts, légèrement tigrée était le 5ème chat que j'ai connu dans ma famille proche, mais seulement le 2ème à venir après moi, alors que les 3 premiers étaient déjà là avant ma naissance. Lorsque le dernier de ces chats est morts, il y a eu quelques années sans chats chez moi, jusqu'en 2001 et l'arrivée d'une petite femelle noir, encore en pleine santé actuellement. Mais voilà, cette dernière à toujours eu un côté sauvage, avec un brin de folie, et elle n'était pas vraiment du genre « sociale ». Du coup, lorsque le petit gris est arrivé, sa « grande sœur » est devenue encore plus difficile à vivre, et plus encore elle s'en prenait à lui comme pour se venger... elle ne l'a jamais vraiment accepter. Cela étant, il y avait enfin un petit chat que l'on pouvait caresser sans se faire griffer, avec qui l'on pouvait jouer et qui ne risquait pas de nous attaquer dès que l'on passait à côté de lui. Je m'y suis donc d'avantage attaché, même si je ne le voyais que 2 à 3 jours par semaines, il a finit par devenir « mon chat » à mes yeux.
C'était mon chat parce que je l'aimais « plus que tout ». Il se montrait relativement tolérant avec moi en me laissant l'embêter, à condition que je n’insiste pas trop. On avait quelques rituels, comme lorsque je m'asseyais sur la table et qu'il me rejoignais pour me faire des câlins, se frotter, me tourner autour tout en ronronnant et en cherchant à être caresser. Plus encore, au bout de quelques années, lorsqu'il me voyait arriver, il avait comme réflexe de parfois monter dans l'escalier à fond et d'attendre devant la porte de ma chambre que je l'y fasse rentré, pour un simple tour ou bien pour y faire une petite sieste (sur mon lit, sur un sac, ou bien dans ma sacoche d'ordinateur). C'est sans doute anecdotique, mais il ne faisait ça qu'avec moi, signe à mes yeux d'une certaine forme de complicité, d'où la tolérance dont le parlais plus haut. D'autant plus que même si il était nettement plus sociable que sa sœur d'adoption, il n'était pas du genre à nous suivre constamment ou à rester sur les genoux.
Ce n'était pas le plus câlin des chats au monde, ni le plus collant, mais il savait l'être de temps en temps. Pour preuve, il suffisait que sa maîtresse lui parle pour qu'il se roule sur le dos, exposant son ventre, ou qu'elle caresse pour qu'il entame un câlin baveux dont il avait le secret. Le reste du temps il dormait au soleil, sur une chaise, un fauteuil ou un coussin, ou bien il regardait par la fenêtre les passants et les oiseaux après lesquels il adorait miauler.
Lorsqu'il était petit, il était joueur, agile et vif. Je lui prédisais même, avec humour, une carrière de handballeur ou de volleyeur tant il était doué lorsqu'il s'agissait de renvoyer en plein vol des jouets.
Les années sont passées et il s'est engraissé, goinfre qu'il était, tout en se dépensant de moins en moins. Il est devenu ce semblant se pacha, presque naïf, un (tou)poutou comme j'aimais l'appeler.
Lorsqu'il avait 5 ans, sa sœur adoptive a eu 3 chatons (avec un mâle de l'extérieur), qui étaient donc ses « neveux ». Cela aurait pu changer son comportement, il aurait pu mal le vivre, mais non. Il était fondamentalement gentil. Il les a bien accueilli, et même si il se prenait des trempes par sa sœur à chaque fois que les chatons pleuraient, il ne leur en a pas voulu. Au contraire, il s'est même pris d'affection pour eux. Non seulement il les a accepté, mais il s'entendait vraiment bien avec eux, pour manger, jouer comme pour dormir, les tolérant plus que sa sœur de l'avait jamais toléré. Avec les humains aussi il était gentil, toujours réceptif à une petite caresse de bonjour. Et récemment, avec l'arrivée de Petit, il s’était montré encore d'avantage patient, se laissant caresser (maladroitement) par un enfant d'à peine 2 ans, et sans chercher à fuir des cris stridents et le ramdam provoqué par la présence du jeune enfant.

C'était un beau chat, c'était un gentil chat, affectueux et joueur, c'était mon chat et je l'aimais.
Maintenant au moins, je suis sûr qu'il ne souffre plus, et c'est sans doute ce qui me réconforte.

Jergame - Vendredi 29 avril 2016


vendredi 4 mars 2016

[Poème] Twitter, des mots et des maux

Très cher Twitter,

Voilà bientôt cinq ans que je te connais, que je te fréquente et que je te côtoie.
Après tant d'années de gazouillis, de tweets, de retweets, que puis-je retenir de toi ?
Je t'ai consulté puis je me suis inscrit, je t'ai expérimenté pour ensuite t'adopter.
Je t'ai d'abord utilisé pour contacter, voilà que tu me sers désormais à publier.

C'est aussi avec toi que ma nouvelle identité s'est créée,
Car au fil des mois, un nouveau Jergame est né.
Je ne saurais dire ce que je serais devenu sans toi,
Mais une chose est sûre : tu fais un peu parti de moi.

Je t'ai écrit et partagé des messages, je t'ai sollicité, tutoyé et vouvoyé,
J'ai appris à te connaître et t'apprécier pour tes multiples personnalités.
Que tu déballes ainsi ta vie privée ne me gène pas tellement,
Car cela peut-être profitable de connaître ton fonctionnement.

Lieu de débat et de diversité, tu as tendance à oublier de te contrôler.
Sous couvert de ta liberté d'expression tu peux très vite t’enflammer.
Espace d'échange propice aux découvertes et aux rencontres,
Si bien que ne manqueras jamais de te défouler à leur encontre.

Tu m’énerve à force de faire des procès d'intentions,
Contre des personnes qui n'ont fait que tenir des propos.
Et tu m’inquiète lorsque tu ne fais plus de distinction,
Entre un discours sérieux et de simples jeux de mots.

Ton communautarisme latent et tes clivages me sont une source d'angoisse,
Tout comme ta manie de répondre directement par l'insulte et le clash.
Dans ce cas précis tu m’ennuie à ne réagir qu'à tord et à travers,
Au risque que ne se détériore d'avantage le climat déjà délétère.

Parfois tu me déprime en t'encrant dans le négativisme,
Tu ferais mieux de montrer un peu plus de positivisme.
Voir le mal partout ne va pas améliorer les choses,
Au contraire, tu ne fais qu’amplifier nos névroses.

Bien souvent te parcourir me prends pas mal de temps,
Mais cela reste toujours agréable lorsque tu m'apprends.
Alors que ta partie négative peut se révéler m'être insupportable,
Il n'en reste pas moins qu'il y a du bon en toi, c'est indéniable.

Cher Twitter, contre vents et marrées je souhaite continuer à t’apprécier,
Tout comme je n'ai aucune envie que nous en arrivions à nous séparer.
J'espère que dans un avenir proche tu sauras démêler le vrai du faux,
Et puisses-tu veiller à ce que tes mots ne se transforment plus en maux.


Jergame – Mars 2016

jeudi 3 mars 2016

[Coup de cœur] Orelsan / Casseurs Flowters

Ce soir, un petit coup de cœur spécial pour Orelsan et plus généralement les Casseurs Flowters.
Loin des polémiques, loin des attaques, loin des débat, j'aimerais partager ma réelle affection pour cet (et ces) artiste(s) dont le talent mérite plus de reconnaissance.
Vous n'aimez pas le Rap français ? Qu'importe.
Vous avez été choqué par les textes d'Orelsan dans ses anciens titres ? Que faire.

Des paroles touchantes, des textes émouvants, des vidéos bien réalisées, des clips ryhtmés, et surtout une mise en avant et une expression de problèmes de sociétés et de questions qui touchent de nombreux jeunes, voilà ce qu'il faut y voir. Un miroir du mal-être de la jeunesse au sein d'une société à la fois exigeante et négligente son égard.

Une des dernières vidéos, certainement celle qui m'a le plus marqué dernièrement: Orelsan et sa Grand-mère. Ce n'est pas du pathos pour du pathos, mais du pathos avec du logos. Ici, la question de la différence intergénérationnelle est mise en évidence, tout en mettant en avant l'importance des liens sentimentaux que notre société actuelle aurait tendance à mettre de côté. À voir, et à écouter. Encore et encore.

Un exemple de clip rythmé au texte engagé: 
Enfin, pour revenir à Orelsan en lui même, j'avais adoré son album Le chant des sirènes, c'est d'ailleurs à ce moment là que je l'ai découvert. Il y a quelques titres qui méritent absolument d'êtres écouter, si ce n'est déjà fait, en voici une petite sélection;

Notez également la richesse du vocabulaire, la qualité du débit et la subtilité de certaines rimes.
En bref : un rap intelligent, un rap engagé, un rap agréable, un rap qu'il ne faut pas louper.